Immobilier : pourquoi la vente en viager continue d'exploser

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Immobilier : pourquoi la vente en viager continue d'exploser

LE VIAGER 

Selon le numéro 1 du secteur, Renée Costes, les ventes en viager ont crû de 4,5 % en 2023. Un dynamisme qui tranche avec l'atonie du marché immobilier.

Les ventes par viager connaissent un essor depuis plusieurs années. (©Pixabay)

D’un côté, un secteur immobilier marqué par une stagnation durable. De l’autre, un type de transactions en croissance régulière. À moins que ces deux tendances ne forment qu’une dialectique. Le viager attire de plus en plus de personnes, notamment chez les retraités. Voici le principal enseignement du baromètre annuel récemment publié par le leader du secteur, Renée Costes.

Une rente à vie

Ces opérations incluent deux parties : l’acquéreur, dit débirentier, et le vendeur, baptisé crédirentier. Pour une vente « standard », ce dernier bénéfice d’un paiement comptant nommé « bouquet ». À cette somme s’ajoute une rente viagère, versée à intervalle fixe et évaluée selon la valeur foncière du bien, l’espérance de vie du vendeur et le statut du bien. Car celui-ci peut être libre ou occupé.

En 2023, les ventes par viager ont augmenté de 4,5 % dans la région francilienne par rapport à 2022. Ce taux se situe dans les mêmes eaux que la moyenne nationale (+ 5 %). Un dynamisme qui contraste avec les indicateurs du marché immobilier. Selon un rapport des Notaires du Grand Paris, les ventes ont fléchi de près de 25 % en un an, soit une baisse de 47 000 transactions. Depuis quelques mois, le marché patine. Au contraire du viager.

Au total, 6 000 opérations ont été recensées, permettant de dégager 800 millions d’euros en valeur monétisée. Sans surprise, la proportion des ménages de plus de 65 ans est largement majoritaire, avec 66 % de l’ensemble. L’âge moyen d’un vendeur s’élève à 73,9 ans. Près de la moitié des crédirentiers sont des femmes, pour 26 % d’hommes et 26 % de couples.

En Île-de-France, la structure du marché du viager est fortement corrélée au type de logement. La répartition entre les ventes de maisons et d’appartements laisse entrevoir un certain avantage aux derniers, avec 75 % contre 25 %. Le prix moyen d’un achat est de 462 572 €.

Un contexte porteur

Ces statistiques témoignent d’un succès grandissant. Outre des effets structurels liés au vieillissement démographique, la vente en viager récolte les effets de la forte hausse des taux d’emprunt en 2023. Mais ce n’est pas tout. Les différents scandales relatifs aux principaux groupes privés dans les Ehpad ont rebuté certaines personnes âgées.

Enfin, la très contestée réforme des retraites a enjoint les pensionnaires à réviser leurs projets en ajoutant des revenus complémentaires liés à la rente. Reste à observer le comportement des épargnants et des futurs retraités dans les prochaines années.